Intervention du député Alexandre Portier à Mongré

Quel a été son parcours avant de devenir député ?

Alexandre Portier est originaire du Beaujolais et de Villefranche, il a fait son collège et son lycée à Notre-Dame de Mongré. Il a ensuite réalisé ses études à Sciences Po, alors qu’il était incité à faire des études scientifiques par ses professeurs. Comme il était intéressé par la politique, mais aussi par la philosophie, il a occupé plusieurs postes successifs à la mairie de Villefranche. Il est également devenu professeur de philosophie au lycée Claude Bernard, poste auquel il a dû renoncer après son élection en tant que député aux dernières élections législatives, en juin 2022.

Quelles sont ses responsabilités en tant que député ?

Selon A. Portier, un député doit être le relais des habitants de sa circonscription vers le gouvernement, et non l’inverse. La 9ème circonscription du Rhône, dont il est député, comprend 65 communes et s’étend sur une importante part des villages du Beaujolais, tout en étant centrée autour de Villefranche. À l’Assemblée Nationale, il est membre du groupe parlementaire du parti « Les Républicains », qui se réunit au début de chaque semaine pour se mettre d’accord sur les objectifs à venir. De plus, les députés peuvent intégrer des groupes d’amitié, qui entretiennent des relations internationales, avec un pays par groupe. Alexandre Portier est membre de deux groupes d’amitié : avec la Moldavie pour la soutenir face à la menace russe et aussi, car Villefranche est jumelée avec une ville moldave ; avec le Japon car ce sont les premiers consommateurs de Beaujolais nouveau. Par ailleurs, chaque député doit faire partie d’une des huit commissions thématiques existant à l’Assemblée nationale. A. Portier participe donc à la commission sur les « affaires culturelles et de l’éducation », qui comprend aussi l’organisation des évènements sportifs en France, ce qui lui permet d’intervenir sur les Jeux de Paris 2024.

Quels sont les enjeux nationaux pour la France d’organiser les J.O.P ?

Tout d’abord, 2024 est une date symbolique puisque c’est le centenaire de la dernière organisation des Jeux d’été en France, à Paris, en, 1924. Cependant, ce sera la première fois que la France accueille les Jeux Paralympiques. De plus, le projet du Grand Paris a permis l’obtention des Jeux par la capitale, ce qui l’oblige également à tenir ses délais. Ainsi, les J.O.P vont nécessiter de nombreux aménagements, qui seront durables après l’évènement, notamment en termes de logements construits selon des normes environnementales ; ou en termes de transports, avec le Grand Paris Express qui va faciliter la circulation au sein de Paris, mais les réseaux de transports seront aussi développés pour mieux relier la capitale et les provinces. De plus, bien que 80% des compétitions se déroulent à Paris, la bonne tenue de l’évènement nécessite aussi une bonne organisation des autres lieux où se tiennent les compétitions, ainsi que de toutes les communes qui prévoient des manifestations autour de l’évènement.

Quel sera l’impact écologique de l’évènement ?

L’impact écologique de l’évènement a été estimé à une empreinte carbone d’environ 1,65 millions de tonnes de CO2 émis, ce qui est relativement peu pour ce type d’évènement, en effet la coupe du monde de football 2022 au Qatar a eu une empreinte carbone estimée à 5 millions de tonnes de CO2. Cette faible empreinte carbone s’explique par des visiteurs étrangers à 95% européens, qui viennent par des moyens moins polluants que l’avion, comme le train. De plus, les organisateurs ont prévu une billetterie entièrement numérique qui limite le papier ainsi qu’une gestion optimale des déchets.

Comment sont financés les J.O.P ?

L’évènement est financé à 96% par des fonds privés, qui viennent d’entreprises internationales qui investissent dans les Jeux afin d’avoir des espaces publicitaires et donc une meilleure visibilité. Elles profitent donc de l’évènement sportif le plus regardé au monde, par quatre milliards de personnes, pour faire des bénéfices. Les 4% restants du financement sont des fonds publics de l’Etat qui s’élèvent à 8,3 millions d’euros. Cependant, l’Etat doit être vigilant à ne pas trop dépasser le budget prévu pour éviter une crise économique, bien que la Cour des comptes prévoit des dépenses de 500 millions d’euros supplémentaires.

Quelles sont les mesures de sécurité qui seront mises en place ?

De nombreuses menaces variées peuvent peser sur l’évènement, comme le terrorisme ou le vandalisme par exemple. Alors, pour prévenir ces risques, 3500 agents de sécurité seront mobilisés à Paris. Cependant, ces effectifs ne sont pas forcément suffisants. C’est pourquoi la vidéo surveillance par Intelligence Artificielle va être déployée pendant l’évènement : elle pourra repérer les comportements jugés anormaux et qui peuvent représenter une menace, à partir des données rentrées par les agents de sécurité. Une fois ces comportements repérés, l’I.A. envoie un signal aux agents qui décident de la démarche à adopter. Les vidéos seront effacées juste après leur utilisation.

En quoi la guerre en Ukraine et les J.O.P peuvent-ils être liés ?

Depuis l’Antiquité, les Jeux Olympiques représentent une période de trêve dans les conflits. De plus, lors de la création des Jeux modernes au début du XXème siècle, le baron Pierre de Coubertin souhaitait rassembler les cultures et les mélanger autour du sport, ce qui limite le risque de guerre et favorise la paix. Par ailleurs, ces évènements sont organisés dans des lieux neutres et fédérateurs au niveau mondial ; tandis que les différents régimes autoritaires n’ont généralement pas été exclus des compétitions, comme l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste dans les années 1930. Cela permet de conserver l’unité olympique. Ainsi, selon Alexandre Portier, une trêve dans la guerre en Ukraine est possible, et les athlètes russes devraient être acceptés, pour montrer la puissance et l’influence des J.O.P et de la France au-dessus de la guerre, et pour ne pas instrumentaliser le sport.

Nous remercions M. Alexandre Portier pour son intervention très intéressante.

Loïc TRAUB, première 2, spécialité HGGSP.