Génération 2024 : les élèves répondent à vos questions ! — Ecole Notre Dame de Mongré

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Génération 2024 : les élèves répondent à vos questions !

Chaque mois, des élèves de l'établissement répondent aux questions que nous nous posons sur l'origine et l'histoire des Jeux Olympiques, dans le cadre du projet inter-disciplinaire "Génération 2024".

EN MAI : 

Quels étaient les différents types de sport en Grèce Antique ?

Aux jeux olympiques, il existait différents types de sports et ils variaient, s’ajoutaient au fil des olympiades :

Les courses :

Le dromos est une course à pied sur la longueur d’un stade de six cent pieds (environ 180 mètres mais cela dépendait des cités puisque le pied étalon n’était pas de même longueur partout). Le nom du vainqueur sert à désigner l’olympiade. Quant au diaulos, c’est une course à pied de deux longueurs de stade (environ 360 mètres). Le dolichos est une course de fond. Les courses éliminatoires pouvaient exister afin de sélectionner les finalistes. Le coureur contournait une borne au bout de la piste avant de revenir sur ses pas et ce autant de fois que le réclamait l’épreuve. Aux jeux isthmiques, un système perfectionné de barrières qui s’abaissaient devant les athlètes évitait les faux départs. Enfin la course d’hoplites était une course qui symbolisait l’arrêt des guerres pendant les Jeux. Les athlètes couraient avec des jambières, des boucliers et des casques. Cette course clôturait les Jeux et annonçait ainsi la reprise des combats à venir.

Le pentathlon existait déjà et réunissait saut, course et lutte. Il fallait l’emporter à la  lutte et dans deux autres disciplines pour être déclaré vainqueur.

                         

Les épreuves hippiques :

Elles apparaissent lors de la 25ème olympiade et connurent un véritable engouement. Elles furent rapidement le symbole de la puissance d’une cité. Les concurrents étaient dix sur la ligne de départ. Un aigle en bronze, qui semblait s’envoler, donnait le départ. Après six tours de piste, les vainqueurs étaient acclamés. Les courses de chevaux montés à cru avaient moins d’éclat que les courses de chars.

 

Les sports de combat :

La lutte ou palh (d’où vient le mot palestre) était sans doute la plus populaire des épreuves. L’adversaire était désigné par tirage au sort : les lettres de l’alphabet étaient notées sur des fèves et ceux qui tiraient la même lettre s’affrontaient. Le combat se déroulait en trois manches.

Le pugilat est l’ancêtre de la boxe : la tête des athlètes est protégée par une calotte de bronze et leurs poings entourés de lanières de cuir munies de pointes de métal, ce qui montre la férocité de ses combats.

Le pancrace est un combiné de lutte et de pugilat. Tous les coups sont permis, mais il est interdit de mordre et de mettre les doigts dans les yeux de son adversaire, les coups au visage sont règlementés. Ce combat se déroulait dans la boue et l’emportait celui qui avait réussi à mettre son adversaire au sol trois fois de suite. Il était interdit de donner volontairement la mort sou peine d’être disqualifié et potentiellement banni des jeux pour sacrilège religieux.

 

Les lancers :

Le lancer de javelot ainsi que le lancer de disque existaient déjà à l’époque de l’Antiquité. Le poids dépendait de l’âge (plus léger pour les juniors). On connait parfaitement le geste du discobole grâce aux nombreuses statues retrouvées.

 

Les sauts :

On pense que ces sauts ressemblaient davantage à nos épreuves modernes de triples sauts. Pendant la prise d’élan, les athlètes tenaient de petits haltères en bronze ou en pierre, d’un à cinq kilos, ayant la forme d’un demi-cercle. En plein saut, ils les lâchaient afin de ne pas les ralentir.       

Le nom de certains champions sont restés dans l’histoire et de nombreuses représentations nous indiquent l’intérêt porté par tout un peuple à ces sports qui sont le reflet d’une partie de ce qu’est la culture grecque.

 

 

EN NOVEMBRE : 

Les Grecs étaient-ils sportifs ?

Dans notre culture moderne, rares sont ceux qui ne pratiquent pas un sport. Chaque ville a ses associations, ses clubs et la diversité des sports proposés prouvent l’importance de cette activité dans le quotidien moderne. Mais qu’en était-il chez les Grecs ?

Où fait-on du sport ?

Chez les Grecs, le sport occupe une place très importante, tant au niveau de la compétition qu’au niveau du loisir. Les entraînements se déroulent au sein d’un gymnase ou d’une palestre (qui est privée et n’appartient donc pas à la cité contrairement au gymnase), lieux qui regroupent un terrain d’exercices avec les équipements attenants (réserves de sable et d’huile, salle de bains, vestiaires, salles de massages et de lecture). Ces lieux sont ornés de statues d’Hermès, dieu des gymnases. Au Vème siècle av. J.C, les établissements publics (gymnases) se multiplient.

Fait-on du sport dès le plus jeune âge ?

Pour les Grecs, le sport ne se pratique pas forcément en compétition et il occupe une place très importante dans l’éducation. C’est le « pédotribe » qui est chargé de cette tâche et les tarifs demandés, suivant la réputation de la palestre et de son pédotribe peuvent être élevés. Au IIIème siècle av. J.C, la formation de ces entraîneurs fait d’eux des experts. Notions de médecine, de nutrition, d’hygiène, ils proposent à leurs sportifs des régimes tout en surveillant la croissance de leurs jeunes athlètes. Lorsque l’élève atteint le haut niveau, il est alors nommé « éphèbe ». Le cursus de « l’éphébie », qui préparait, à l’origine, à une carrière militaire, est si prestigieux que les parents y inscrivent leurs enfants dès le plus jeune âge.

Lors de leur temps libre, les jeunes pratiquent aussi différents jeux sportifs comme la balle, le cerceau, la marelle ou le saute-mouton. Ils aiment également rivaliser entre eux avec des jeux d’équilibre où ils doivent rester dans une position inconfortable : par exemple, se tenir sur un pied, en armes et sur le dos d’un cheval.

Et les filles ?

Chez les jeunes filles, la pratique du sport dépend de leur cité d’origine et de leur condition sociale. Ainsi les Spartiates font du sport afin de mettre au monde des enfants vigoureux et pour d’autres cités grecques, les filles, appartenant à l’élite et non mariées, se retrouvent elles aussi, au IIIème siècle avant J.C, dans les gymnases et participent à certains concours qui leur sont dédiés.

Et alors, était-on nu pour pratiquer un sport ?

Le mot « gymnase » vient du grec ancien γυμνός, qui signifie « nu ». Pour la plupart des sports, c’était donc le cas. Lors des premiers jeux, les athlètes auraient été vêtus d’une ceinture. Trois légendes pourraient expliquer cette nudité : la pratique des Spartiates, le coureur Orisppus qui serait tombé à la course, sa ceinture l’ayant fait trébucher, ou la présence de Kallipateira, qui se serait introduite pour encourager son fils qu’elle avait entraîné alors que les femmes étaient interdites. Les athlètes s’exercent et courent donc nus au son du hautbois, enduits d’huile et saupoudrés de poussière. En effet, se frictionner avec de l’huile permet d’échauffer les muscles et limite également la perte d’eau durant l’effort.

Les jeunes participent-ils à des compétitions ?

En 632 av J.C sont créées des compétitions sportives appelées elles aussi « jeux » pour les enfants mâles. Elles se déroulent à Némée, Corinthe ou encore Delphes, montrant ainsi l’importance du sport dans l’éducation du futur citoyen grec.

Un idéal à atteindre

La réputation de la cité étant en jeu, les éphèbes s’entrainent, au fil des siècles, de manière de plus en plus intensive, éloignant ainsi le sport de compétition du sport scolaire.

Chez les Grecs, s’entraîner au sport et façonner son corps est aussi important qu’exercer son esprit, ce que les Antiques appelaient « l’équilibre du Beau et du Bon ».

Kanaé et Chloé

 

 

Une œuvre antique à lire

Les mémorables de Xénophon, LIVRE V, CHAPITRE XII.

Les exercices gymnastiques donnent au corps la force et la santé.

 Voyant qu’Épigène, jeune homme qui faisait partie de ses disciples, ne prenait aucun soin de son corps :

 « Quel corps étrange tu as, Épigène ! lui dit-il. — C’est qu’aussi, Socrate, je suis étranger aux exercices.

 — Pas plus cependant que ceux qui doivent combattre aux jeux olympiques. Comptes-tu pour rien le combat dont la vie est le prix, au cas où les Athéniens viendraient à le proposer ? Et cependant nombre d’hommes, à cause de leur mauvaise complexion, périssent dans les périls de la guerre, et souvent aux dépens de l’honneur; beaucoup pour le même motif sont pris vivants ; et là, ils passent le reste de leur vie, si cela se rencontre, dans le plus dur esclavage, ou bien, réduits à la plus triste des nécessités, payant parfois une rançon supérieure à leur fortune, ils traînent la fin de leur existence, privés du nécessaire et en proie au malheur; d’autres enfin se font une honteuse réputation fondée sur la faiblesse de leur corps, qui les fait passer pour des lâches.  Méprises-tu donc les punitions attachées à la faiblesse, et crois-tu pouvoir aisément les supporter ? Pour moi, je crois plus facile et plus agréable de se soumettre aux fatigues requises pour se donner un corps vigoureux. Ou bien penses-tu qu’une constitution délicate soit plus saine et plus utile en toute circonstance qu’une constitution robuste ?  Cependant tout est bien différent pour ceux qui ont le corps en bon ou en mauvais état : la santé et la vigueur sont le partage de ceux qui ont le corps en bon état ; beaucoup, par ce moyen, se tirent avec honneur des périls guerriers, et s’échappent dans les situations dangereuses ; d’autres secourent leurs amis, rendent service à leur patrie, dont ils obtiennent ainsi la reconnaissance, acquièrent un grand renom, gagnent les plus beaux honneurs, passent le reste de leur vie heureux et considérés, et laissent à leurs enfants de précieux moyens d’existence. Ce n’est donc pas une raison, quand l’État n’ordonne pas publiquement de se livrer à des exercices en vue de la guerre, de les négliger en particulier, et l’on ne doit pas s’y appliquer avec moins de zèle. Sache bien que, dans aucune autre lutte, dans aucun acte de la vie, tu n’auras à te repentir d’avoir exercé ton corps : en effet, dans toutes les actions que font les hommes, le corps a son utilité, et dans tous les usages où nous l’employons il est essentiel qu’il soit constitué le mieux possible."